dimanche 26 janvier 2014

Collective de jeunes en Oisans en 1943

Alors que je bouclais un article sur une expérience qui a emmenée une trentaine de jeunes dans la région de Briançon en Juillet 1943, voila que je tombe aujourd'hui sur une expérience similaire qui a du se dérouler quelques semaines auparavant dans le même secteur. Celle ci est relatée dans la Montagne de 1945. 
En voici un résumé. 
Le groupe constitué de 5 jeunes filles et 8 garçons, tous étudiants, se rassemble le 24 juin 1943, place Grenette à Grenoble pour prendre le car de Briançon. Les sacs tyroliens sont surchargés et accompagnés de valises, piolets, cordes, sacs de pommes de terre, crampon et pains de 4 livres... L'objectif est de passer 8 jours en montagne en autonomie avec un programme de courses classiques assez chargé.
Arrêtés au dessus du Villar d'Arène, le petit  groupe qui croule sous le poids des sacs gagne le chalet de l'Alpe où l'attend la soupe du père Ranque ....
La journée du 25 juin est une journée "tranquille" où le petit groupe rejoint le refuge Adèle Planchard. Le groupe souffle dans la moraine du glacier de la Plate des Agneaux et dans les barres qui le surplombent. 
Refuge Adèle Planchard ancien et nouveau
http://www.montagne-oisans.com
L'auteur de l'article Jean Schilfarth note que l'accès à l'eau n'est pas aisé et que les les blocs en surplomb risquent de vous guérir définitivement de la soif...

Après un repas à base de pates, le groupes profite d'un bain de solieil face à la dentelle des arêtes de Roche d'Alvau. 
Le samedi 26 juin, le groupe composé de 5 cordées quitte le refuge. Au lever du soleil, le groupe profite d'un panorama remarquable au sommet de la Grande Ruine. Le retour au refuge se fait en ramasse... un groupe de 9 rejoint Villar d'Arène pour la messe dominicale, le groupe restant s'attaquera à la Tour Carrée de Roche Méane.
Le dimanche 27, le début de se course s'effectue dans la pénombre. La cordée composée de Spies, Deléglise, Schilfarth et Durochat commence par une dalle de plus de 100 m inclinée à 55°. Le groupe rejoint ensuite la Brèche Romantique. Le groupe chausse les espadrilles et l'escalade se poursuit. Le groupe prend alors la cheminée Savoye. Le sommet est gagné. La descente se fait par un rappel dans le Mauvais Pas. 4 rappels successifs permettent de regagner la neige. 
La journée du lendemain est consacrée à rejoindre le refuge Caron. Le groupe monte vers la crête Brêche Cordier. Après s’être encordé le groupe rejoint le col. Après le passage d’un petit mur de glace par en rappel, le groupe rejoint le refuge. Le temps se brouille au niveau de la Barre des Ecrins … laissera t il le groupe atteindre l’arête de Neige Cordier ? 

Le 29 juin, le temps est incertain mais à la faveur d’une éclaircie les 3 cordées décident de partir. Après avoir remonté le Glacier Blanc, les jeunes rejoignent la base de la Barre des Ecrins. Ne pouvant atteindre le couloir Whymper par la rimaye, les groupes rejoignent la Brèche Lory, où la rimaye peut être franchie. Le groupe croise le guide Casimir Rodier avec 2 clients. Après 4 h d’ascension, le pic est vaincu. Le retour se fait au pas de course dans la neige. 
La journée du lendemain est dédiée au retour à l’Alpe d’Arène. 
Le 1er  Juillet, dernier jour de course, le groupe rejoint les Cavales sur le gros bloc qui enjambe la Romanche. Escalade en espadrilles pour atteindre le sommet. Une petite frayeur avec la chute d’un des membres qui descend la dernière dalle sur le … dos. 
Le 2 juillet, retour à Grenoble en train à partir du Bourg d’Oisans. 

samedi 25 janvier 2014

Le matériel de montagne en publicité

Cette page est dédiée à une belle série de publicité sortie dans la Montagne et dans la revue de la section Lyonnaise du CAF fin 1945. Ces publicités de sociétés de confection  (Nivose, Moritz, Sporflex, ...) ou de simples magasins de sports parisiens et rhône alpins, qui pour la quasi totalité ont disparu à ce jour, rendent compte pour certaines des problèmes rencontrés à la fin de la guerre pour produire du matériel de qualité. On retrouve un effort graphique qui classent certaines publicité d'emblée à part avec notamment les marques Nivose et Moritz, avec leurs dessins presque désuets. 
Enfin, c'est une modeste contribution qui pourra aider les amis collectionneurs à identifier ou dater leurs équipements... 
Bien sûr et comme pour tout le blog, tout apport de documents complémentaires est le bienvenu...

Les fabricants

 
 
Le skieur au "11" de Nivose que l'on retrouve dans le dos d'une windjacke et qui permet de la dater  de la période 40-45 (Fonds Guyonnet)
Dès que les circonstances le lui permettront ....

Ici c'est l'approvisionnement en cuir qui semble ralentir l'activité de Jardonnet

Les magasins de sports


Les articles qu'elle et lui trouvaient avant guerre...














Témoignage SAP de Forcalquier

Ci après un joli film de 7 min tourné en présence de 3 anciens qui racontent leur parcours de résistant. PLus émouvant que riche en anecdote, ce reportage est tourné sur les lieux même des parachutages :


vendredi 24 janvier 2014

Les perles de l'INA

C'est l'occasion de présenter dans ce post quelques perles de l'INA en matière de ski et d'alpinisme au cours de la 2de guerre mondiale. Très original... A vous de voir

Ski sur aiguilles de pin à Arcachon en 1941



Cours de gymnastique sur ski par Georgette Thiolière au Mont Dore en janvier 1944



Ascension de la tour Eiffel fin décembre 1945


lundi 20 janvier 2014

Albert Jourdan du 506e RCC au 63e BCC en Syrie

Albert Jourdan est incorporé au 506e RCC à Besançon le 5 novembre 1938 . Il est alors affecté à la 4e Compagnie comme conducteur de char Renault R35.
Après la déclaration de guerre, Albert est affecté à la 2e compagnie du 68e BCC le 1er novembre 1939 avec pour destination le Levant. 
Il embarque à Marseille sur le Théophile Gautier le 23 novembre 1939. Le convoi longe la botte italienne et les hommes croisent le Stromboli, Messine, la Crète,... Il débarque à Beyrouth le 29 novembre 1939. 
Dirigé sur Homs le 30 novembre 1939, il y arrive le 1er décembre. Cette petite ville parcourue par le fleuve Oronte est située à l'Est de l'anti Liban non loin du fameux Crack des Chevaliers. 
Albert est muté à la 4e Compagnie du 63e BCC le 1er novembre 1940. C'est avec elle qu'il finira son temps d'armée. 
L'arrivée des troupes anglo Françaises en Syrie et au Liban voit le bataillon faire mouvement de façon désorganisée en direction des troupes alliées. Finalement, les camarades d'Albert ayant participé à cette action reviendront dans leur quartier non sans avoir laissé en chemin leurs équipements et matériels non indispensables (pneus de secours, ravitaillement ….).
Cette période trouble, durant laquelle plusieurs hommes perdront la vie, se terminera par une période d'environ 3 semaines d'internement pour les hommes qui ont fait le choix de rentrer en France . Albert en fait l'amère expérience. 
Finalement, il rejoint la métropole et atteint Marseille, où après un court séjour il est conduit à Valence pour être démobilisé. Il rejoindra alors son petit village de la vallée de la Drôme, libéré de ses obligations militaires qui l'ont retenues plus de 3 ans en dehors de ses foyers. Sa vareuse, ultime souvenir de cette campagne, terminera sur l'épouvantail de la ferme familiale. Heureusement, il garde dans une petite boîte métallique comme une relique une centaine de photos de cette époque avec la carte de son périple au Levant. 
Les photos présentées ci après, entièrement du fonds Jourdan, seront ordonnées du mieux possible en fonction des maigres annotations retranscrites au verso. On y retrouve : l'entrainement au Valdahon avec le 506e RCC, le départ de Marseille et la traversée de la Méditerranée , l'arrivée à Beyrouth, les activités civiles et militaires d'Albert Jourdan au Liban et en Syrie. Certaines photos ne manqueront pas de résonner avec les évènements actuels de Syrie : Damas, Homs, ...
On s'émerveilla devant la précision de la mémoire d'Albert 73 ans après les évènements à la lecture de l'historique du Journal de Marche et des Opérations du 68e BCC, bataillon atypique de la campagne de 1940
Lien : http://www.chars-francais.net/new/index.php?option=com_content&task=view&id=597&Itemid=71).

L'arrivée au Régiment





15 mai 1939 au camp de Valdahon
Besançon le 8 novembre 1939

La traversée

Départ de Marseille
Funiculaire de Notre Dame de la Garde
Vieux port de Marseille
Remorqueur à Marseille
Avant du Téophile Gautier
Albert Jourdan sur le Téophile Gautier
Stromboli 25 novembre 1939
Détroit de Messine le 26 novembre 1939
Arrivée à Beyrouth

Vie militaire






Le 30 novembre 1939, le bataillon établit ses quartiers dans l'école militaire des cadets syriens à Homs


Porte char d'origine US de marque Autocar. Albert se souvient qu'ils auraient participé à la guerre d'Espagne avant de rejoindre l'armée française

Les 4 chenilettes Lorraine 37 L du bataillon

Albert se souvient que ce camion aurait été saboté




Moto side René Gillet

Probablement camion Renault AGR  ou camionnette ADK1 Renault dont était doté le bataillon







Unité probablement du 6e REI de la légion étrangère

Tourisme, charme du Liban et de la Syrie







Moulin de Homs

4 copains à la chasse, ils ont tué un lièvre  notre chef à la chasse

Crack des chevaliers

Souk de Damas
Plage du Liban