vendredi 27 septembre 2013

Le bombardement de Lyon du 26 mai 1944

Le centre de renseignements signalait ce 26 mai que 7 à 800 appareils venant d’Italie et volant à 5-6000 mètres d’altitude passaient la frontière entre Digne et Albertville à partir de 9h31 en direction Nord-Ouest. Cette formation se divisait en 3 groupes : le 1er groupe se dirigeait sur Grenoble et Chambéry ; le 2e groupe se dirigeait sur Saint-Etienne ; le 3e groupe, comprenant environ 400 appareils, arrivait sur Lyon où il évolua pendant 20 à 30 minutes avant d’opérer.
Le bombardement qui devait commencer à 10h43 se continua par vagues successives de 25 à 30 appareils jusqu’à 11h05 environ.
Le bombardement terminé, tous les appareils prenaient la direction du Sud à partir de 11h18.
L’alerte donnée à 9h48 se prolongea jusqu’à 11h18, heure à laquelle retentit le signal de fin d’alerte.
Un déluge de fer et de feu – Les services compétents estiment à 1500 environ le nombre de bombes incendiaires et explosives […] qui furent lancées sur Lyon ce jour-là.
Ce bombardement comportait 2 secteurs distincts :

  1. Un certain nombre d’appareils commençait d’opérer au Sud de Lyon : Vénissieux, Moulin-à-Vent, et continuait en direction du Sud-Ouest, pour s’arrêter à Perrache.
  2. Les autres appareils opéraient à l’Ouest de Lyon : Vaise et communes limitrophes.

Principaux points atteints

 Gares

1er Secteur : Montagny. Triage. Lyon-Guillotière. Voies endommagées. Poste de lavage détruit, pont reliant Lyon-Guillotière à Perrache. La gare de Perrache n’était pas touchée, les bombes étant tombées sur les quartiers voisins.
2e Secteur : Gare de Vaise sérieusement endommagée, bâtiments, voies, dépôt de machines. Train S.I.P.E.G. qui se trouvait sur une voie de garage complètement détruit.

Quartiers

1er Secteur : Moulin-à-Vent. La Mouche-Gerland. Cimetière Jean-Macé. Tous les quartiers de l’avenue Berthelot sur une longueur de 3 à 4 km en partant du Sud-Est, direction Perrache Nord-Ouest étaient sérieusement touché sur une largeur de 3 à 400 mètres à droite et à gauche. Nombreux immeubles totalement détruits, un plus grand nombre rendus inhabitables.
2e Secteur : presque tous les quartiers de l’agglomération de Vaise étaient plus ou moins sérieusement atteints.
1er et 2e secteurs : De nombreux établissements publics et industriels importants étaient touchés. Trois établissements du quartier de la Croix-Rousse, proche du 2e secteur (quai de Serin) eurent également à souffrir du bombardement. D’autres part quelques bombes tombèrent sur des immeubles du quartier de la Croix-Rousse, versant Ouest, face à Vaise.
Devant l’importance du sinistre incendie, les sapeurs-pompiers de la ville et ceux de Défense Passive de l’Air durent faire appel aux sapeurs-pompiers permanents et aux corps de sapeurs-pompiers des villes ou communes de la région lyonnaise.
Un total de 840 sapeurs a, dès le début, jour et nuit, combattu et maîtrisé 90 incendies ou foyers importants. Au cours de ces diverses opérations, 13 sapeurs furent blessés, 2 du bataillon de Défense Passive de l’Air devaient trouver une mort glorieuse […]. Les victimes du bombardement du 26 mai furent nombreuses : cette journée dantesque nous coûta 1846 victimes [717 morts et 1129 blessés]“.
Ci après sont rassemblées quelques photos de maisons bombardées, probablement dans le secteur Guillotière, ainsi que des photos de la libération à Lyon. Malheureusement elles ne sont pas localisées. 





2 affiches de la libération de Valence Août/septembre 1944

Ces 2 affiches, témoins de la libération drômoise, datent pour la première de la deuxième moitié du mois d’août 1944  et l'autre de la libération de Valence à la fin août 1944 voire tout début septembre 1944. On y retrouve le nom du Président du Comité Départemental de la Libération, Claude Alphandéry, homme politique de gauche, porte flambeau de l'économie sociale et solidaire.



jeudi 26 septembre 2013

Un drômois au 3e groupement des CJF Bournazel

Marcel Chanterperdrix est convoqué devant le conseil de révision le mercredi 22 mars 1939 à 10h00 à la mairie de Crest. De la Classe 1939, il rejoint la 1ere section de la 7e compagnie du dépôt d'infanterie 144 de Romans le 10 juin 1940 à la caserne Bon. Il part le 15 en direction de Taillebourg dans les Charentes Inférieures qu'il atteint le 17 Juin, c'est dans cette ville qu'il apprend l'armistice du 20 juin. Il rejoint Saintes le 24 juin. De Saintes il arrive à Surgères en train le 27 juin où il stationne une semaine avant de gagner à pied sous la pluie le camp de Jarne. L'alpin Chanteperdrix est démobilisé officiellement autour du 14 Juillet 1940 au camp de Jarne au dépôt de guerre 321. On notera que son document de démobilisation contient le tampon du Commandant des troupes d'occupation du bataillon Panz Abw Abt 670.





Panz Abw Abt 670.













Le 14 juillet, il prend le train à la Rochelle et arrive au hameau Dieudet à Belvès en Dordogne le lendemain. Il est alors en subsistance à la compagnie Auto 138/17 CORA 2. Il quitte ses cantonnements le 7 aout 1940 pour vivre sous la tente à la ferme Sylvestre.

N'ayant pas accompli la totalité de son temps dans l'armée, il est requis pour le tout jeune groupement de Jeunesse de Saint Laurent la Vallée. Le 30 aout, le commandant Schoeller, Commandant le groupement de jeunesse de Saint Laurent la Vallée signale ainsi la présence au groupement de Marcel en tant requis civil avec le numéro matricule 803. Il fait donc parti du premier contingent des Chantiers de Jeunesse dont la durée est fixée à 6 mois. Le 1er septembre il rejoint Saint Laurent la Vallée où vient de se créer un groupement de Jeunesse. Il en part le 11 et prend le train à Belvès en direction de Virieu le Grand qu'il atteint le 13 septembre. Le lendemain, il rejoint à pied Thézillieu dans l'Ain à la limite avec le Nord Isère. Il appartient au 10e Groupe Mermoz du 3e groupement des CJF « Bournazel ». Mi octobre, il rejoint Beaufort sur Gervanne pour un mois de permission agricole. Il regagne Thézillieu en plein hiver.









 Il sera démobilisé de l'armée officiellement le 8 janvier 1941 par le centre de démobilisation de Bourg en Bresse, département qui accueille son Groupement. Il est enfin démobilisé des chantiers le 31 janvier 1941 et rejoint son village de la Drôme. Il s'agit de sa troisième démobilisation en moins d'un an …


Le 22 mars 1943, la mairie de Beaufort sur Gervanne, confirme que Marcel Chanteperdrix a satisfait à la loi du 4 septembre 1942 en ce qui concerne le recensement de la main d'œuvre du Service du Travail Obligatoire. Quelques mois plus tard en date du 26 juin 1943, Marcel bénéficie de l'appui du maire de Beaufort ainsi que de Fernand Vincent, syndic local de la Corporation Paysanne, qui attestent tous deux, que le jeune Chanteperdrix « exerce actuellement et exerçait antérieurement au 1er octobre 1942, la profession d'agriculteur (exploitation familiale et ouvrier agricole) ».
Au cours de la campagne de libération, Marcel Chanteperdrix rejoindra la 9e Cie du 2e bataillon AS centre Drôme et participera à la libération de Valence. Il regagne la vie civile le 14 septembre 1944.




mercredi 25 septembre 2013

La chapelle de Creyers - Chapelle reconstruite par le 9e groupe du 14e CJF

CJF 14 : DUGUESCLIN
Devise : Je maintiendray
Cri de ralliement : France ! .............. Duguesclin ! ..................

Le groupement est créé fin Aout 1940 à partir de 4 escadrons de cavalerie du 15e Dragons, d'aviateurs en provenance de Lavelade d'Ardèche et de deux compagnies du génie. Le groupement s'installe dans le sud de la Drôme sur la commune de Grignan. 
Après quelques mois difficiles, le groupement fait finalement mouvement, sous les ordres du Commissaire Krau en direction de Die situé dans le centre Drôme le long de la rivière du même nom. 
Installé en Janvier 1941, le groupement dépend du Commissariat Général de la Province de Provence. 
Comme dans tous les groupements, le 14e CJF est ventilé dans plusieurs communes plus ou moins éloignés du chef lieu justifiant ainsi la création de 2 sous groupements, un au Sud avec un PC à Luc en Diois et un au nord à Die même. 
Au cours des 2 ans où le groupement cantonne dans le Diois, les jeunes ont l'occasion de travailler par mont et par vaux à l'abattage et à la carbonisation du bois mais aussi aux vendanges, travaux agricoles et hydrauliques. Au cours de l'automne 1943, le groupement est dispersé, une partie de l'effectif rejoignant Toulouse au Service de la Production Industrielle et l'autre rejoignant les Landes ou l'Allemagne pour le STO. A noter que compte tenu de la proximité avec le Vercors, de nombreux jeunes gagneront le maquis parfois avec la complicité des cadres. 

Les groupes sont ainsi répartis : 
  • Groupe 1 : Charcot à Montmaur : culture maraichère et abattage
  • Groupe 2 : Guynemer à Purgnon : groupe travaux du groupement
  • Groupe 3 : Lyautey à Beaumont : abattage dans la forêt du Vercors
  • Groupe 4 : Bournazel au Martouret : groupe de jeunes à entrainement spécial
  • Groupe 5 : Foucault à Romeyer : abattage et carbonisation
  • Groupe 6 : Bayard à Jonchères : Groupe de forestage
  • Groupe 7 : Jacques Cartier à Miscon : Carbonisation
  • Groupe 8 : Savorgnan de Brazza à Ausson
  • Groupe 9 : Roland à Creyers. Ci après photo prises à Creyers 

FTPF dans les maquis Ardéchois

Une fois de plus, le hasard aidant, il nous a été donné d’avoir accès à un bel ensemble de documents d’un ancien maquisard FTP de l’Ardèche.
Jean Ponton rejoint la résistance le 6 juin 1944 où il intègre les 7101e et 7106e compagnies FFI du 11e bataillon FTPF sous les ordres du Lieutenant Benjamin (Emile Nodin).
Il participe aux combats de la libération de l’Ardèche et de Lyon en août et Septembre 1944. Il rejoint la prévôté départementale de l’Ardèche à compter du mois de novembre 1944 et est versé dans les CRS à partir d’Avril 1945.