dimanche 26 janvier 2014

Drame au Pas de la Fanfare - 18 avril 1945

Cet article retrace au travers d'archives rares les événements qui se sont déroulés dans la nuit du 17 au 18 Avril 1945 au Pas de la Fanfare au dessus de la vallée de Névache (Commune de Val des Prés) et au cours desquels l'alpin Jean Paul Perret perdra la vie. Cet article n'aurait pu voir le jour sans une rencontre incroyable il y a de cela plus de 10 ans avec Louis Blanchon, originaire de Saint Chaffrey qui avait bien voulu nous ouvrir ses portes pour nous parler de ce combat "oublié" du front alpin de 1945... Au travers de ses photos et documents personnels, il est alors possible de retracer le cours de cet affrontement entre Eclaireurs Skieurs du II/99e RIA et Gebirgsjägern Allemands. 

Contexte de l'évènement

Un petit rappel historique tout d'abord. Le secteur de Tête Noir et du Pas de la Fanfare du 28e BCA est un secteur "poreux" permettant de laisser passer d'éventuelles petites unités ennemies en contournement du "bouchon" de Montgenèvre... Aussi, l'armée française équipe-t-elle le col d'une série de petits blockhaus dits "pilules briançonnaises" avec pour objectif de barrer toute attaque provenant de la cime de Fourneous - Crête du Chalvet. Au niveau de la Lauze, seule la bergerie du même nom et un point d'appui de l'autre côté du ravin  sous le sommet du Pierron barrent le passage. Le 95e BCA occupe les positions en juin 1940 et le point d'appui de Tête Noir est tenu par le sous lieutenant Frendo.
En 1945, et à fortiori à la mi Avril 1945, les cartes ont bien changé. En effet, l'ennemi le plus à craindre est le froid, surtout dans un secteur qu'on peut considérer comme calme aux vues de ce qui se déroule en Maurienne et Tarentaise, en Ubaye (quelques jours plus tard au moment de la prise du col de Larche) et sur le massif de l'Authion... Par ailleurs, nous sommes à moins de 3 semaines de la victoire sur l'Allemagne, et les pensées doivent plutôt se tourner vers ce qu'on fera à la fin de la guerre que vers d'éventuels combats. Pourtant ... ce 17 Avril 1945, les Allemands tentent une nouvelle intrusion dans les lignes françaises.
En appui des troupes françaises cantonnées sur la frontière italienne, des petites unités mobiles appelées sections d'éclaireurs skieurs (S.E.S.) sont constituées bien souvent avec des "autochtones" qui ont pour eux la connaissance du "pays" et la connaissance de la pratique du ski. Ainsi est constituée l'unité de Louis BLANCHON (ancien de jeunesse et montagne) dans laquelle il occupe le poste de chef de groupe sous les ordres de l'aspirant LETOURNEUR. La SES intervient au profit des unités de secteur pour des missions de reconnaissance dans les lignes ennemies ou d'observation au profit de l'artillerie par exemple.


Reconnaissance de nuit dans la forêt du Prarial au dessus de Montgenèvre (Fonds Blanchon)
Groupe de combat de la SES à Saint Chaffrey. On reconnait les équipements spécifiques de la SES avec notamment
la cagoule réversible et le PM MAS 38 bien utile au cours des accrochages (Fonds Blanchon)
Mal légendée, cette photo pourrait représenter l'aspirant LETOURNEUR  sur la droite en tenue d'officier
Le lieu est inconnu mais pourrait être sur les pistes de Serre Chevalier ou au niveau des Gondran (Fonds Blanchon)

Organisation du secteur

Contrairement à son habitude, la SES du IIe bataillon du 99e RIA était le 17 avril aux avant postes sur des positions défensives. Elle était répartie de la façon suivante : 

  • 2 groupes à la BERGERIE de la LAUZE sous les ordres de l’Aspirant LETOURNEUR, chef de section
  • 1 groupe à la TETE NOIRE sous les ordres du Sergent BLANCHON chef de groupe. 

Ces deux postes avaient pour des raisons de sécurité militaire des indicatifs : 

  • CHIMPANZE  pour la Bergerie de la Lauze 
  • OURS pour l’ouvrage de Tête Noire

Ils étaient en outre reliés téléphoniquement, une distance d’environ 2h de marche les séparant. 
L’ouvrage de Tête Noire était, de nuit, protégé par une sentinelle double, armée d’un fusil Mitrailleur, et postée dans un emplacement de combat encaissé dans l neige. Dans la nuit du 17 au 18 Avril vers 3h, la sentinelle, composée de l’Eclaireur Jean-Paul PERRET au FM et de l’éclaireur Paul MOLITOR comme chargeur, était alertée par un bruit continu venant des crêtes dominant l’ouvrage. 

Arrière plan qui n'est pas sans rappeler le chemin du Pas de la Fanfare à partir de Val des Prés. Le groupe améliore l'ordinaire à sa façon (Fonds Blanchon)

Récit de l'accrochage

Dès 3h15 le groupe est mis en alerte et rejoint ses emplacements prévus à l’avance. La sentinelle restée au FM tire un chargeur dans la direction de la crête du Chalvet. Aussitôt 3 mitrailleuses ennemies ripostent, la première la Tête de Fournéous (mitrailleuse légère), la 2e entre la tête de Fourneous et le grand Chalvet (également légère). La 3e mitrailleuse (lourde) est quant à elle positionnée au Grand Chalvet.
Le second FM entre en action tandis que le premier s’enraye et ne tire plus qu’au coup par coup. Accalmie de plusieurs minutes qui laisse croire à une fausse attaque. Court répit, qui ne laisse  au Sergent Blanchon que le temps de faire le tour des postes de combat, quand une fusée tirée de la crête de Serre Thibaud déclenche un nouveau feu allemand plus nourri et qui se rapproche. En effet, de nouvelles armes automatiques se démarquent 100 m plus bas que les autres et se déplacent en descendant la pente.  On distingue nettement 3 colonnes ennemies par le bruit. La 1ere colonne descend la crête qui part du Chalvet et qui se continue vers la Tête Noire, la 2e à 100 m de première et la 3e partant de droite de la Tête de Fourneous, toute convergeant sur le petit groupe de la SES. Du renfort est aussitôt demandé. A cet instant une nouvelle fusée éclaire le groupe. La première colonne est fixée par les tirs de la SES, la 2e colonne se laisse glisser le long de la pente sous le feu des voltigeurs. A ce moment le combat est très rapproché, quand de la droite du dispositif, éclate des coups de feu. Le sergent BLANCHON comprend vite que le groupe risque l’encerclement. Aussi, il détache le voltigeur MONTILLET auprès du Caporal HUGUES pour qu’il se replie avec son FM et les voltigeurs de la crête vers les pentes de Tête Noire derrière une crête désignée à l’avance. Ayant obtenu l’ordre de repli du chef de section, l’ordre est donné aux voltigeurs BLANC et FOLLA de se replier avec le reste du groupe. Le sergent protège le repli de ses hommes avec sa mitraillette. Le seul FM en état de marche occupe une nouvelle position qui lui permet de couvrir le décrochage du chef de groupe et bloque la progression des allemands.
Le sergent BLANCHON constate alors que les 2 sentinelles manquent à l’appel. Aussi envoi t-il l’éclaireur BLANC vers leur emplacement qui ne peut que constater que leur position est occupée par les allemands. Le groupe est à court de munition et avec les balles des voltigeurs, un dernier chargeur est recomplété pour le FM du groupe. Vers 4h20, un petit groupe de 5 hommes autour de l’aspirant LETOURNEUR du PA de la LAUZE se porte sur OURS pour appuyer leurs camarades, mais il est pris à parti par des tirs allemands à 200 m de la Bergerie et doit se replier. Finalement, le groupe BLANCHON décroche vers la Bergerie de la Lauze qu’il rejoint  vers 05h20. Le groupe rejoint avec son armement moins le FM de PERRET et le fusil de MOLITOR. Au cours de l’accrochage, le groupe a passé 750 coups de FM, 40 à 50 coups par fusil et 250 coups de mitraillettes.
A 8h30 arrive le renfort envoyé par FASTUEUSE VERTE (PC du IIe BATAILLON).
Le renfort par à 9h00 (capitaine Givry et 25 hommes) et 10 éclaireurs (dont l’Aspirant LETOURNEUR, l’adjudant POISSON et le Sergent BLANCHON) en direction de OURS. L’approche se fait en 2 groupes, un par Tête Noire et l’autre par le Sud-Ouest. Il faut environ 2h30 pour rejoindre les positions. Près du bloc Nord, les renforts découvrent l’éclaireur PERRET  qui présente des blessures multiples dont 2 très graves. A l’emplacement voisin, bandes de mitrailleuses allemandes et traces de sang, tout le long de la crête jusqu’au PAS de la FANFARE. Dans l’abri, débris de grenades allemands. L’appareil téléphonique (ER 40) a été hâtivement saboté. Les vivres et les paquetages des hommes ont été emportés par contre la pharmacie, les munitions et les couvertures sont intactes.
L’effectif allemand sera estimé à une compagnie.

Les éclaireurs MOLITOR et PERRET

L’éclaireur MOLITOR, porté disparu, a été retrouvé en Italie, blessé. Les allemands l’avaient pansé, descendu d’abord à OULX, à proximité de la frontière, puis dans un hôpital militaire allemand près de Turin. L’hôpital étant évacué par trains sanitaires, les partisans italiens ont attaqué le convoi et libéré les blessés français qui s’y trouvaient.
Il expliquera dans son compte rendu, que l’éclaireur PERRET a été tué sur la position au moment où les allemands ont tenté de prendre le bloc. Levant la tête pour observer l’approche ennemie, il a été touché à la face. Une grenade lancée dans le trou l’a achevé.  Quant à MOLITOR, les allemands ayant encerclé la position,  un des allemands lui a tiré un coup de fusil dans la cuisse. Ils l’ont sorti du trou et après l’avoir pansé l’ont trainé dans une couverture sur la neige (ce qui peut expliquer les traces de sang constaté par le groupe de renfort français) puis enfin sur un brancard.
L’éclaireur PERRET sera descendu dans la vallée par ses compagnons d’armes et sera inhumé à la VACHETTE le 20 Avril 1945.
le corps sans vie de Jean Paul Perret est ramené par ses camarades

L’éclaireur PERRET , mort en héros pour sauver ses camarades a été proposé pour la croix de guerre avec palme et la médaille militaire à titre posthume, avec la citation suivant à l’ordre de l’Armée :
Soldat d’élite. A toujours fait preuve de courage et de bonne volonté depuis son arrivée au corps. Eclaireur skieur à la SES du 99e RIA, a participé à toutes les patrouilles au cours de l’hiver où il a toujours montré les plus belles qualités d’endurance et de sang-froid. Dans la nuit du 17 au 18 avril 1945, son groupe étant attaqué et menacé d’encerclement, est resté à son FM, et s’est sacrifié pour protéger le repli de ses camarades. A trouvé une mort glorieuse à son poste de combat.

Epilogue

La SES dans les jours qui suivirent "bascula" en Italie avec son régiment où elle connaitra une courte période d'occupation jusqu'à la fin juin où les unités victorieuses durent refranchir la frontière. Le sergent BLANCHON pour ses états de service sera cité à l'ordre de la Bridage le 6 Juillet 1944 : 
Citation à l'ordre de la Brigade des Alpes du Sergent Blanchon pour son action au cours de la nuit du 17 au 18 Avril 1945 (Fonds Blanchon)
Groupe Blanchon avec son chef en bas à droite (Fonds Blanchon)

Collective de jeunes en Oisans en 1943

Alors que je bouclais un article sur une expérience qui a emmenée une trentaine de jeunes dans la région de Briançon en Juillet 1943, voila que je tombe aujourd'hui sur une expérience similaire qui a du se dérouler quelques semaines auparavant dans le même secteur. Celle ci est relatée dans la Montagne de 1945. 
En voici un résumé. 
Le groupe constitué de 5 jeunes filles et 8 garçons, tous étudiants, se rassemble le 24 juin 1943, place Grenette à Grenoble pour prendre le car de Briançon. Les sacs tyroliens sont surchargés et accompagnés de valises, piolets, cordes, sacs de pommes de terre, crampon et pains de 4 livres... L'objectif est de passer 8 jours en montagne en autonomie avec un programme de courses classiques assez chargé.
Arrêtés au dessus du Villar d'Arène, le petit  groupe qui croule sous le poids des sacs gagne le chalet de l'Alpe où l'attend la soupe du père Ranque ....
La journée du 25 juin est une journée "tranquille" où le petit groupe rejoint le refuge Adèle Planchard. Le groupe souffle dans la moraine du glacier de la Plate des Agneaux et dans les barres qui le surplombent. 
Refuge Adèle Planchard ancien et nouveau
http://www.montagne-oisans.com
L'auteur de l'article Jean Schilfarth note que l'accès à l'eau n'est pas aisé et que les les blocs en surplomb risquent de vous guérir définitivement de la soif...

Après un repas à base de pates, le groupes profite d'un bain de solieil face à la dentelle des arêtes de Roche d'Alvau. 
Le samedi 26 juin, le groupe composé de 5 cordées quitte le refuge. Au lever du soleil, le groupe profite d'un panorama remarquable au sommet de la Grande Ruine. Le retour au refuge se fait en ramasse... un groupe de 9 rejoint Villar d'Arène pour la messe dominicale, le groupe restant s'attaquera à la Tour Carrée de Roche Méane.
Le dimanche 27, le début de se course s'effectue dans la pénombre. La cordée composée de Spies, Deléglise, Schilfarth et Durochat commence par une dalle de plus de 100 m inclinée à 55°. Le groupe rejoint ensuite la Brèche Romantique. Le groupe chausse les espadrilles et l'escalade se poursuit. Le groupe prend alors la cheminée Savoye. Le sommet est gagné. La descente se fait par un rappel dans le Mauvais Pas. 4 rappels successifs permettent de regagner la neige. 
La journée du lendemain est consacrée à rejoindre le refuge Caron. Le groupe monte vers la crête Brêche Cordier. Après s’être encordé le groupe rejoint le col. Après le passage d’un petit mur de glace par en rappel, le groupe rejoint le refuge. Le temps se brouille au niveau de la Barre des Ecrins … laissera t il le groupe atteindre l’arête de Neige Cordier ? 

Le 29 juin, le temps est incertain mais à la faveur d’une éclaircie les 3 cordées décident de partir. Après avoir remonté le Glacier Blanc, les jeunes rejoignent la base de la Barre des Ecrins. Ne pouvant atteindre le couloir Whymper par la rimaye, les groupes rejoignent la Brèche Lory, où la rimaye peut être franchie. Le groupe croise le guide Casimir Rodier avec 2 clients. Après 4 h d’ascension, le pic est vaincu. Le retour se fait au pas de course dans la neige. 
La journée du lendemain est dédiée au retour à l’Alpe d’Arène. 
Le 1er  Juillet, dernier jour de course, le groupe rejoint les Cavales sur le gros bloc qui enjambe la Romanche. Escalade en espadrilles pour atteindre le sommet. Une petite frayeur avec la chute d’un des membres qui descend la dernière dalle sur le … dos. 
Le 2 juillet, retour à Grenoble en train à partir du Bourg d’Oisans. 

samedi 25 janvier 2014

Le matériel de montagne en publicité

Cette page est dédiée à une belle série de publicité sortie dans la Montagne et dans la revue de la section Lyonnaise du CAF fin 1945. Ces publicités de sociétés de confection  (Nivose, Moritz, Sporflex, ...) ou de simples magasins de sports parisiens et rhône alpins, qui pour la quasi totalité ont disparu à ce jour, rendent compte pour certaines des problèmes rencontrés à la fin de la guerre pour produire du matériel de qualité. On retrouve un effort graphique qui classent certaines publicité d'emblée à part avec notamment les marques Nivose et Moritz, avec leurs dessins presque désuets. 
Enfin, c'est une modeste contribution qui pourra aider les amis collectionneurs à identifier ou dater leurs équipements... 
Bien sûr et comme pour tout le blog, tout apport de documents complémentaires est le bienvenu...

Les fabricants

 
 
Le skieur au "11" de Nivose que l'on retrouve dans le dos d'une windjacke et qui permet de la dater  de la période 40-45 (Fonds Guyonnet)
Dès que les circonstances le lui permettront ....

Ici c'est l'approvisionnement en cuir qui semble ralentir l'activité de Jardonnet

Les magasins de sports


Les articles qu'elle et lui trouvaient avant guerre...














Témoignage SAP de Forcalquier

Ci après un joli film de 7 min tourné en présence de 3 anciens qui racontent leur parcours de résistant. PLus émouvant que riche en anecdote, ce reportage est tourné sur les lieux même des parachutages :


vendredi 24 janvier 2014

Les perles de l'INA

C'est l'occasion de présenter dans ce post quelques perles de l'INA en matière de ski et d'alpinisme au cours de la 2de guerre mondiale. Très original... A vous de voir

Ski sur aiguilles de pin à Arcachon en 1941



Cours de gymnastique sur ski par Georgette Thiolière au Mont Dore en janvier 1944



Ascension de la tour Eiffel fin décembre 1945


lundi 20 janvier 2014

Albert Jourdan du 506e RCC au 63e BCC en Syrie

Albert Jourdan est incorporé au 506e RCC à Besançon le 5 novembre 1938 . Il est alors affecté à la 4e Compagnie comme conducteur de char Renault R35.
Après la déclaration de guerre, Albert est affecté à la 2e compagnie du 68e BCC le 1er novembre 1939 avec pour destination le Levant. 
Il embarque à Marseille sur le Théophile Gautier le 23 novembre 1939. Le convoi longe la botte italienne et les hommes croisent le Stromboli, Messine, la Crète,... Il débarque à Beyrouth le 29 novembre 1939. 
Dirigé sur Homs le 30 novembre 1939, il y arrive le 1er décembre. Cette petite ville parcourue par le fleuve Oronte est située à l'Est de l'anti Liban non loin du fameux Crack des Chevaliers. 
Albert est muté à la 4e Compagnie du 63e BCC le 1er novembre 1940. C'est avec elle qu'il finira son temps d'armée. 
L'arrivée des troupes anglo Françaises en Syrie et au Liban voit le bataillon faire mouvement de façon désorganisée en direction des troupes alliées. Finalement, les camarades d'Albert ayant participé à cette action reviendront dans leur quartier non sans avoir laissé en chemin leurs équipements et matériels non indispensables (pneus de secours, ravitaillement ….).
Cette période trouble, durant laquelle plusieurs hommes perdront la vie, se terminera par une période d'environ 3 semaines d'internement pour les hommes qui ont fait le choix de rentrer en France . Albert en fait l'amère expérience. 
Finalement, il rejoint la métropole et atteint Marseille, où après un court séjour il est conduit à Valence pour être démobilisé. Il rejoindra alors son petit village de la vallée de la Drôme, libéré de ses obligations militaires qui l'ont retenues plus de 3 ans en dehors de ses foyers. Sa vareuse, ultime souvenir de cette campagne, terminera sur l'épouvantail de la ferme familiale. Heureusement, il garde dans une petite boîte métallique comme une relique une centaine de photos de cette époque avec la carte de son périple au Levant. 
Les photos présentées ci après, entièrement du fonds Jourdan, seront ordonnées du mieux possible en fonction des maigres annotations retranscrites au verso. On y retrouve : l'entrainement au Valdahon avec le 506e RCC, le départ de Marseille et la traversée de la Méditerranée , l'arrivée à Beyrouth, les activités civiles et militaires d'Albert Jourdan au Liban et en Syrie. Certaines photos ne manqueront pas de résonner avec les évènements actuels de Syrie : Damas, Homs, ...
On s'émerveilla devant la précision de la mémoire d'Albert 73 ans après les évènements à la lecture de l'historique du Journal de Marche et des Opérations du 68e BCC, bataillon atypique de la campagne de 1940
Lien : http://www.chars-francais.net/new/index.php?option=com_content&task=view&id=597&Itemid=71).

L'arrivée au Régiment





15 mai 1939 au camp de Valdahon
Besançon le 8 novembre 1939

La traversée

Départ de Marseille
Funiculaire de Notre Dame de la Garde
Vieux port de Marseille
Remorqueur à Marseille
Avant du Téophile Gautier
Albert Jourdan sur le Téophile Gautier
Stromboli 25 novembre 1939
Détroit de Messine le 26 novembre 1939
Arrivée à Beyrouth

Vie militaire






Le 30 novembre 1939, le bataillon établit ses quartiers dans l'école militaire des cadets syriens à Homs


Porte char d'origine US de marque Autocar. Albert se souvient qu'ils auraient participé à la guerre d'Espagne avant de rejoindre l'armée française

Les 4 chenilettes Lorraine 37 L du bataillon

Albert se souvient que ce camion aurait été saboté




Moto side René Gillet

Probablement camion Renault AGR  ou camionnette ADK1 Renault dont était doté le bataillon







Unité probablement du 6e REI de la légion étrangère

Tourisme, charme du Liban et de la Syrie







Moulin de Homs

4 copains à la chasse, ils ont tué un lièvre  notre chef à la chasse

Crack des chevaliers

Souk de Damas
Plage du Liban