dimanche 19 janvier 2014

Recit d'evasion de Wladislaw Nizinski

De la classe 1939 et de nationalité polonaise, il rejoint à la mobilisation son centre mobilisateur à Coêtquidan suite à sa demande de naturalisation française. Il s’engage au 1er Régiment d’Infanterie polonais où il est affecté à la compagnie de Commandement. Stationné dans la région de Collombey les Belle (54) début juin 1940, Wladislaw est fait prisonnier le 18 juin 1940 à Saint Dié dans les Vosges et rejoint un Stalag en Allemagne. Evadé d'Allemagne, Wladyslaw rejoindra le 20 juin 1944 une compagnie FFI de la Drôme et s'engagera pour la durée de la guerre dans l'armée française.

Le vendredi 13 mars 1942 je me suis évadé du commando des Usines Mercedes Benz à Gaguenau Bade à 1h du matin avec mes camarades Marcel Humbert et Baptiste Bertha.

La veille de notre évasion en sortant de l’usine je me munis d’une grosse tenaille. Sitôt rentré à notre commando pour ronger les barreaux pendant qu’il y avait du bruit, car nous étions une trentaine dans une salle de spectacle.
Pour organiser notre évasion, nous avons du nous procurer des effets civils, une serviette en cuir, une boussole et une carte (…) du Rhin au 50/ème et faire la réserve de biscuits, de sucre et de chocolat.

Cette carte j’ai même reproduit plusieurs fois pour mes camarades avec un photographe, qui se sont évadés bien avant moi et que j’ai retrouvé à Bourg en Bresse.
Après la soupe, nous nous sommes couchés comme d’habitude le wachmann a fait sa ronde voyant que l’effectif était au complet, il rentre dans son (…), fait une heure de lecture, pendant ce temps nous nous sommes préparés et cachés débarrassé nos effets de prisonniers pour faire croire que nous sommes partis en militaires.

Le wachmann se couche et éteint la lumière. Nous attendons qu’il dorme bien avant de faire du bruit, puis entendant qu’il ronfle j’ai tordu les barreaux qui n’étaient coupés que par une extrémité. Il était environ 1h du matin nous étions surs qu’il n’y avait personne dans les rues. Retournant vers l’usine pour se munir chacun d’une bicyclette. L’entrée du garage était gardée, (…) j’ai pénétré à l’intérieur, suis passé par dessus le muret, le grillage, (…) Et les barbelés, réussi à passer trois bicyclettes malgré qu’ils étaient gardé par un garde de l’usine et nous a même entendu car il a éclairé avec une lampe de poche, mais il y avait du son qui nous a aidé à tromper le garde. L’opération durait peut-être une demie-heure, aussitôt chacun sur sa machine et nous nous sommes dirigés vers la France, à la sortie (…) traversant un petit pont, un sentinelle nous fait halt mais une fois passé le pont et nous étions élancés au lieu de freiner nous avons continué notre chemin en éteignant la lumière, puis à quelques centaines de mètres nous avons remis la lumière étant surs qu’il ne nous rattraperait plus.

A quelques kilomètres du pays nous nous sommes arrêtés et pris les bicyclettes sur le dos pour traverser un petit bois (…) Sur une colline marchant l’un derrière l’autre en employant les mêmes traces de pas car il y avait de la neige. A l’autre côté de la colline nous nous sommes arrêtés pour s’orienter et attendre le lever du jour. A 4h nous avons descendu la colline puis se dirigeant vers le Rhin. Sur notre route, voyant un gendarme en bicyclette (…) le saluant avec la main à l’hitlérien, nous a pas soupçonné mais Bertha se fait arrêter à cents mètres derrière nous (…).
Nous deux (…) nous avons continué la route avant d’atteindre le pont du Rhin.
J’ai aperçu sur une pancarte pour (…) en allemand, nous avons tourné à gauche bien avant ce pont, puis se cacher dans les buissons pour chercher un autre passage du Rhin, sur notre carte. Là nous sommes restés jusqu’à 16h au moins. On a du être signalés car il y avait la police qui circulait sur la route qui se dirigeait (…) et retour.

Reprenant la route en direction de Sels où il y avait qu’un bac qui transbordait les passagers c’était l’heure de la sortie des ouvriers à l’usine, saluant la sentinelle comme tout le monde nous a pas interrogé. Une fois sur le bac transbordeur une voiture Mercedes avec des militaires SS s’engage aussi, pour traverser les Rhin, nous les avons salués aussi, puis faisons semblant de discuter en allemand avec mon camarade Marcel en quittant le bac. Comme on était à l’arrière, le navigateur était surement lorrain, nous a dit salut bonne chance, nous avons continué notre itinéraire toujours en bicyclette à la nuit tombante nous sommes entrés dans un bois pour passer la nuit pour circuler après le couvre-feu. Le lendemain, nous nous sommes dirigés vers le Holdwald où Marcel Humbert avait une personne de connaissance. Nous y avons restés 2 jours.

Le 15, nous avons continué la route en bicyclette jusqu’à Bourg (…) village limité de l’Alsace. Là, nous nous sommes arrêtés dans un bois près de la route, puis une dame est venue ramasser de l’herbe, lui demandant des renseignements du village (…).
Elle a fait venir à la tombée de la nuit un passeur qui nous apporte du café chaud puis dans la nuit, nous faisait franchir la frontière à pied. Les bicyclettes sont restées dans le bois, il n’y avait pas (…).

Au premier village qui n’était plus en Alsace dans la nuit nous avons frappé pour demander l’asile. Nous avons été logés et le matin bien ravitaillés des tickets d’alimentation nous ont été remis ainsi que 50 (…) puis nous nous sommes dirigés sur (…) où un cantonnier nous a reconnu et indiqué un passeur nommé Schmit. Nous avons été hébergés aussi, puis accompagnés jusqu’a (…), c’était déjà (…) puis le train pour Epinal, où nous avons trouvé une quinzaine d’évadés.

Nous avons été cachés par des employés de la SNCF puis expédiés dans des wagons (…) contenant des (…) , nous avons franchi la zone libre à Poligny et sommes descendus à Bourg en Bresse (…) où nous avons été acceuilli par les camarades de la maison du prisonnier et (…) démobilisateur.

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