dimanche 19 janvier 2014

Noel Drevon du 43e CJF à la 9e DIC


Il part en première ligne comme membre d’une équipe de mortiers. Le long du Rhin, Noël occupe les ouvrages Maginot de 1940… amusant raccourci.
Il s’engage a la 9e DIC et appartiendra au 13e RTS puis au 23e RIC. Il passe à la Valbonne puis au Valdahon (Doubs). Là, il est équipé de la façon la plus simple. Les nouveaux venus font face aux sénégalais qui leur confient leurs effets dans un grand sac à paquetage. La taille des effets n’étant pas adéquates, les hommes s’échangent leurs effets pour trouver un jeu à leur taille.
En juin 1940, il revient d’une promenade à Bicyclette après un rendez vous avec une amie. Il rencontre son premier allemand (c’était un dimanche) – un motocycliste parti en éclaireur. Un autre motard nargue, les jeunes requis à l’usine proche de la Murette qui jouent aux boules en se dressant sur sa moto comme pour leurs montrer ses fesses et leurs faire comprendre que pendant qu’ils jouent aux boules, les allemands sont au boulot…
A l’arrivée des allemands, les jeunes partent vers la montagne et sont ravitaillés par les gens du village.
S’engagent alors les combats de Voreppe au cours desquels les tirs d’arrêt de l’artillerie française orientés vers la Murette occasionnent des pertes dans la population civile. Une petite fille perd sa jambe.
Suite a la signature de l’armistice avec les français et les italiens le 25 juin 1940, les allemands retournent vers Lyon et les italiens occupent Grenoble. Les italiens étaient assez fanfarons et narguaient les français.

Saint Nicolas de Marcherin

Le 2 juillet 1943, Noël DREVON est incorporé au groupement de jeunesse 43 à Artemare « Sidi Brahim ». Un groupe était à Seyssel et l’autre à Hauterives.

Fils de boulanger et boulanger lui-même, il intègre l’atelier de fabrication de pain (ils sont 8 hommes). La boulangerie est située dans le bourg et est équipée de fours très modernes pour l’époque. L’Etat major du groupement, quant à lui, est situé près de la gare. Le chef du groupement occupe le manoir situé entre le bourg et la gare.
Noël DREVON décide de déserter pour éviter le STO. En effet, la classe 42 avait été envoyée presque en totalité au STO à la sortie des CJF.
Pour préparer sa désertion, il part vers la Murette chercher son vélo, il quittera le groupement de nuit et en bicyclette. Il prend le train entre Artemare et Voiron via la gare de Perrache. Il avait pris l’option de s’évader en vélo plutôt que par le train, peu sûr, où il pouvait être contrôlé par les allemands ou les français.
Il retourne à Artemare avec son vélo. Entre septembre et octobre, il part pour la Murette en tenue des CJF à 2 sur son vélo. Le trajet prend de 22h00 à 02h00. Il croise une patrouille d’allemands mais ceux-ci ne réagissent pas. Etrangement, Noël n’a pas le temps d’avoir peur mais une fois le premier mouvement de terrain passé, il se met a pédaler dur…
De retour chez ses parents. Il ne se passe pas deux jours, que les gendarmes accompagnés par le maire viennent questionner la mère de Mr Drevon. Elle leurs rétorque qu'il n'est pas là …il écoute en fait la discussion dans la cuisine…Le maire précise que de toute façon, ils mettront la main sur lui…ce même maire refusera à Noël un papier (prouvant son appartenance aux CJF pendant une durée de 3 à 4 mois) lui permettant de réduire son temps d’engagement à la 1ere Armée.
Il part se cacher chez son oncle a l’Agnelias à coté de la Murette mais sa cache est illusoire du fait de la proximité de la route et des nombreux visiteurs chez son oncle … (l’un d’ entre eux pourrait bien parler) et il repart.
A Chirin, il travaille avec le Boulanger du village. Il aide le boulanger mais très vite celui-ci tombe malade et il assure à lui tout seul la fabrication du pain aidé à son tour par la femme et la fille du boulanger. Un jour les gendarmes viennent le chercher mais ne le trouvent pas.
Il rejoint alors la Frette par le car de Grenoble à Vienne, il travaille alors dans une ferme.
Le 12 juillet a lieu un accrochage au col du Banchet entre le maquis et les allemands. Le 14, les allemands reviennent sur la Frette pour des représailles. Noël dans la ferme voit arriver 2 amis en courant et courbant la tête qui sautent le mur entre les 2 fermes. Au départ, les coups de feu qui cinglent lui font croire à un chasseur qui tue des bêtes… Très vite il comprend. Noël et les 2 autres réfractaires se cachent alors dans la ferme du patron de Noël. Il se glisse au grenier et les deux autres se cachent temporairement dans le pressoir et l’autre sous unes rangée de tonneaux.
Heureusement, prémonition, les 2 derniers ressortent de leur première cache et rejoignent Noël.
Par chance, en effet, l’officier allemand demande au Patron de la ferme où sont passés les 2 réfractaires. L’autre répond qu’il n y a personne dans la ferme. Les allemands qui ont par ailleurs incendiés, fusillés et déportés plusieurs personnes, commencent la fouille de la grange. Ils découvrent la femme du patron avec ses 3 enfants, encore au lit. Ceux-ci pleurent.
L’officier passe au peigne fin la maison et regarde à l’intérieur du pressoir et sous les tonneaux…ouf… Il continue sa recherche et arrive au niveau où se sont cachés les 3 hommes. L’officier marche sur 2 d’entre eux, dont Noël, cachés sous la paille mais ne les découvre pas.
La Frette est libérée par les américains venant de Grenoble.
Noël Drevon découvre, au cours d’une visite à la Murette, un tableau dans l’école précise qu’on peut s’engager dans les troupes coloniales de la 1ere Armée. Il retourne annoncer cela à la Frette et lui avec plusieurs autres viennent sur la Murette pour s’engager pour la durée de la guerre plus 6 mois. L’engagement est signé à Voiron au Polychrome le 14 septembre 1944.
Un de ses amis est tué à proximité de lui au cours d’un combat. Un obus tombe à coté d’eux. X meurt et Noël n’est même pas recouvert de terre…un autre ami racontera que X était mort d’un éclat d’obus dans les reins…
Un jour un prisonnier SS qui fait preuve d’une révulsion vis-à-vis des français est exécuté par le soldat P.... 
Noël traverse le Rhin à Gammersheim et participe à la prise de Karlsruhe. Il rejoint enfin le lac de Constance où il arrive le 2 mai 1945. Pour lui la guerre est finie.
Fin Juillet 1945, Noël est transféré à la 5e DB et il finalement démobilisé fin janvier 1946.

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