mercredi 6 novembre 2013

Le CAF en danger

Génèse

Fondé en 1874, reconnu d'utilité publique en 1882, le Club alpin français est devenu en 1996 la Fédération des Clubs alpins français. Il s'est transformé en Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM) lors de son 5e congrès les 29 et 30 janvier 2005 à Chambéry. La FFCAM est alors devenue une fédération sportive, regroupant plus de 285 clubs répartis dans la France entière, animés par 5000 bénévoles. Elle compte plus de 80 000 adhérents.

Les effectifs du CAF pendant les années de guerre

Le CAF subit de plein fouet les évènements consécutifs à l'entrée en guerre de la France. Ainsi, en 1939, l'effectif de  30 000 baisse de moitié en 1941, du fait du grand nombre de prisonniers , anciens membres du CAF retenus.
Toutefois, au cours des 2 années suivantes, l'effectif atteint les 18 000 en 1942 et enfin 20 000 en 1943. A la fin 1944, le nombre de membre atteint les 22 000.

Une lutte incessante pour faire vivre le CAF

Vers la fin de 1940, le Commissaire Général aux Sports demande au CAF de devenir désormais une Fédération de Montagne. Pour cela, il requiert de disloquer le Club en associations indépendantes, et de diviser le patrimoine mobilier et immobilier. Un nouveau Comité devait être alors institué, nommé par le Commissariat aux Sports; le nom même du C.A.F. n’était pas assuré de demeurer. Le Comité refusa formellement de se prêter à une telle formule.
Illustration des contraintes imposées par l'Etat Français au CAF qui s’immisce jusque dans le port de l'insigne
Une Fédération Française de la Montagne fut créée au début de 1942, dans laquelle le C.A.F. malgré son énorme supériorité sur toutes les autres sociétés de montagne, est faiblement représenté. Un accord intervint cependant entre les dirigeants des organismes, tous emplis de bonne volonté. Le Commissariat des Sports ne voulut point le ratifier. Et puis, fin 1942, ce fut la lutte ouverte. Le nouveau Commissaire aux Sports adresse au C.A.F. le 30 novembre 1942 un ultimatum. Nous avions quinze jours pour choisir la manière dont nous serions brisés ; transformation en fédération selon la formule déjà refusée, ou bien transformation en union d‘associations indépendantes. En aucun cas, il ne nous était reconnu le droit de demeurer un club national. En vain, cherche-t-on, même dans la Charte des Sports, l’interdiction de clubs nationaux, qu‘aucune raison d‘ailleurs ne saurait justifier. Devant ses protestations, le C.A.F. fut menacé de dissolution. Grâce notamment à l’intervention de M. Henry de Segogne, Commissaire Général au Tourisme, il fut reconnu au CAF un statut légal dans le cadre des lois régissant le tourisme. Ainsi, avions-nous le temps et les moyens de discuter et de parer aux plus graves conséquences de la Charte des Sports. Le C.A.F. y restait cependant soumis, et tenu pratiquement de choisir une des alternatives proposées. La formule Fédération de Montagne devait lui donner tout au moins la possibilité de prendre la tête de toutes les activités de montagne en France, et décision fut prise de s’y rallier; mais à condition toutefois que ceci ne doive point entraîner la dislocation radicale antérieurement envisagée. Si cette condition était réalisée, n'était-ce pas le devoir en même temps que le droit pour le C.A.F. de choisir cette alternative, et d'en assurer les charges et les prérogatives. C’est ce que pensa et décida le Comité de Direction. Il fallut des mois encore de discussion obstinée de notre part, pour que dans cette formule le Commissariat des Sports acceptât de voir demeurer le nom du  Club Alpin Français. On entendait le faire disparaître. La France n’a pourtant point commencé en juin 1940, avons-nous répliqué un jour. De même, avions-nous exigé que chaque Section, même autonome, gardât intact son titre de "Section du Club Alpin Français", que le patrimoine restât propriété globale et qu’en cas de disparition de la forme fédérale, le C.A.F. puisse se reconstituer sur des bases très voisines de celles actuelles. Enfin, un accord intervint sur le choix des personnes du nouveau Comité, les dirigeants du C.A.F. y devaient être en majorité. Sur cette base, vers le milieu de 1943, un projet de nouveaux statuts fut rédigé; il devait être soumis au Conseil d’Etat. Mais un conflit de prérogatives opposa alors les Commissariats aux Sports et au Tourisme et aucune solution n’intervint jusqu'en août 1944. Ainsi, le C.A.F. est demeuré. La Fédération Française de la Montagne, fondée en 1942, est demeurée elle aussi. Mais, en 1943, un nouveau Comité a été désigné qui fut par anticipation celui qui devait subsister après la fusion des deux organisations. Par là, un grand rapprochement fut fait au sujet des personnes, et c’est en complet accord que FFM et C.A.F. n’ont cessé de travailler dès lors, depuis deux ans, au maintien et au développement des activités alpines.
Au cours de cette période trouble de l'occupation, le CAF ne cessera de lutter pour que paraisse son bulletin "la Montagne". Toutefois, au cours de l'année 1944, la revue n'est plus autorisée, ce qui explique un vide de 1 an dans sa revue. Le premier numéro suite à la libération paraîtra au mois de novembre 1944.
Après la libération, le CAF confirme sa collaboration complète ; sur le plan de l’équipement de la montagne, qu‘il est décidé à poursuivre en accord avec les services gouvernementaux, et; grâce aux moyens dont il dispose, dans des conditions infiniment moins onéreuses que ne le sont les constructions entreprises directement par l’Etat; sur le plan de l’éducation alpine, en été et en hiver, et de la préparation militaire en montagne, qu’il réalise dès 1945, sous l’égide de la F.F.M., pour la très grande majorité des camps organisés en France. C'est ainsi qu'au cours de l’été 45, le Club Alpin a organisé 7 camps où se sont déroulés 12 stages de formation prémilitaire en montagne, dont ont bénéficié quelque 1.000 stagiaires encadrés par cent moniteurs bénévoles. Des camps de skieurs seront à l’étude pour l’hiver 45/46. La longue liste des courses accomplies par les stagiaires montre que, dans l‘ensemble, les résultats ont été très satisfaisants; enfin, sur les divers plans d’organisation, de sécurité, d‘exploration et d’études en montagne, où depuis toujours s’est exercée son activité. 

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